How I met Lacan, par @Bealand

25 janvier 2010

Etudiante en maîtrise d’Histoire Contemporaine, je m’inscrivis aussi en seconde année de Psychologie. L’ennui, la tristesse m’accompagnaient, les livres, le savoir m’apaisaient. J’étais déjà en analyse, chez un dit-lacanien. Des amis m’entrainèrent à participer à un séminaire. Celui-ci se faisait au Café des Arts, où nous avons convié nos amis twitters pendant le RI3. A ce séminaire, je croulais sous le verbiage d’un autre dit-analyste qui pérorait, se prêtait à des associations libres, dans un « Lacan-a-dit » holophrasé agaçant. De clinique, pas, sinon la sienne exposée à ciel ouvert dans une jouissance pas voilée. De cette logorrhée, rien ne m’est resté en mémoire, sinon ses pantomimes.

Ce fut une première rencontre ratée.

Un silence de plomb s’était installé dans mon analyse, très standardisée en deux fois trente minutes tapantes. « Bonjour » « au revoir », puis un jour « L’analyse, ce n’est pas du bavardage » seuls mots de l’analyste, avaient renforcé mon symptôme, le mutisme. Je partis dans le décor, en voiture. J’en parlais en séance… même silence, mêmes trente minutes. Je quittais cet analyste ce jour-là, pas la psychanalyse lacanienne.

Je vins frapper chez celui qui est devenu mon analyste. Le premier contact fut inoubliable : il énonça la règle fondamentale de l’association libre, que je connaissais pourtant, me signifia que je n’étais pas pour rien dans cette mortification de l’analyse.

Quelques semaines plus tard, il me parla des réunions « rue Montyon » où se réunissaient les praticiens de la psychanalyse et ceux qui voulaient l’étudier. Je voulais apprendre, j’y allais. A ma demande, il me proposa deux lectures pour l’été, le Séminaire 1  et « La technique psychanalytique ». Manœuvres de l’analyste indispensables qui me permettaient d’accéder à un « Scilicet », première étape pour que se décide une responsabilité par rapport à « QueVuoï ? ». Le titre d’un article aimanta mon début de cure « Douleur d’exister, lâcheté morale ». Je m’insurgeais…

C’est la rencontre avec cet analyste, plus exactement avec son Désir d’Analyste qui m’a permis de rencontrer Lacan, son enseignement et son éthique. Pas d’éthique sans acte.

L’ECF est en plein changement. Sans suivisme stupide, c’est à cette Ecole que j’adresse mon travail et dans cette Ecole que je souhaite entrer.

Béatrice Landaburu