Tarifs, par Kanulaar

un samedi après-midi d’hiver le froid et l’ennui nous avaient conduit
mes filles et moi, à la bibliothèque municipale. Et, me concernant, au
rayon Psychologie. je choisis Les « Ecrits ». Et en commençai la lecture
debout. Un peu à la façon dont Karl Lagerfeld préconise dans le beau
documentaire de Gérard Miller de mener une cure. Je fus happé et
compris dès les premières lignes que ce ne serait pas un survol, le
temps pour mes filles d’une BD. Que je n’avais pas les jambes de Karl
Lagerfeld. Que debout ou assis, la BM n’était pas le lieu pour
poursuivre une telle lecture. Que j’allais devoir emprunter ce livre.
Que n’ayant pas de carte de bibliothèque, j’allais devoir en faire
établir une. Surtout, que j’étais ramené à ma propre analyse.

Car je suivais une analyse trois fois par semaine et il y était question
à l’époque de mon embarras, ma réticence à accepter les cartes
toujours plus nombreuses que la société nous propose: de crédit,
de fidélité, de membre…
De quoi travailler…
D’ailleurs, à-propos d' »être encarté », l’analyste entretenait le feu, me
glissant: « comme ces dames »
Lacan valait bien une carte. Quant à cesser de fonctionner à un tarif
insuffisant… première leçon in vivo.

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